La catastrophe du 30 Janvier 1882 à Saint-Pierre-Les-Calais par Gérard Beauvillain

Lors de notre Assemblée Générale, en virtuel, le samedi 30 Octobre, un adhérent nous a parlé du terrible accident de Saint-Pierre-les-Calais.

Nous avons l’autorisation de vous présenter un résumé du document *

« La catastrophe du 30 Janvier 1882 à Saint-Pierre-Les-Calais par Gérard Beauvillain »

Au 10 de la rue du château d’eau, habitent M. Pierre Monthuys (concierge à la Société des Eaux de Guînes) et son épouse Mme Henriette Monthuys, maitresse d’une petite garderie d’une trentaine d’enfants.

A 17h10, dans un bruit épouvantable, le réservoir d’eau situé dans la cour, vient de s’écrouler, entrainant une vague d’eau et un épais nuage de poussière.

C’est la panique.
Le drame est inévitable.
Les secours ont du mal à s’organiser.
Il fait nuit tôt en Janvier.

On déplore 9 victimes (la maîtresse, sa fille et 7 enfants : le plus âgé à 6ans !), heureusement certains enfants étaient déjà rentrés avec leurs parents.

Le lendemain, le conseil municipal se réunit en urgence et décide « la prise en charge de tous les frais des funérailles ».

Les journaux locaux reprennent tous le terrible accident.

Des télégrammes du gouvernement arrivent annonçant la venue des officiels pour les funérailles. Finalement pas un seul ne se déplacera le 2 février 1882.

Pourquoi une telle catastrophe ?

La société des eaux de Guînes avait déjà réalisé un château d’eau dont le réservoir était posé sur des poutrelles. L’augmentation de la population, l’oblige à envisager la construction d’un deuxième édifice.

Ce sera un château d’eau plus grand posé sur des briques, à 15metres de haut, avec un réservoir de 700 000 litres. C’est ce dernier, à moitié plein, qui s’écroule sur la maison du couple.

On cherche des responsables : pas d’architecte, mortier inadapté, une construction bâclée et surtout des rumeurs « les ouvriers passent plus de temps à boire qu’à travailler ».

En mars 1882, le tribunal de Boulogne « doit statuer sur les responsabilités de la catastrophe »

Le procès ne fait pas la lumière, les principaux responsables se rejettent les fautes, quelques amendes sont distribuées, un mois de prison pour l’ingénieur parisien.

*Article paru dans le Bulletin historique et artistique du Calaisis, n°185, janvier 2008, édité par l’association historique : les Amis du Vieux Calais